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"Time is not a line"

Solo booth at Art Brussels 2025 with Gallery Suppan
 

Photos by graysc.de 

Karo Kuchar - Time is not a line

"It is always today, always now. Yesterday has passed, tomorrow remains speculative. Human beings, trapped in the fleeting present, are swept along by time – relentlessly, irreversibly. Karo Kuchar resists this linearity. Her latest installation introduces a temporal shift – a poetic incision into what appears to be an immutable continuum.

Based in Vienna and born in 1986, Kuchar has exhibited her multidisciplinary work in Paris, Berlin, and New York. For Art Brussels 2025, she transforms the desire to escape the now into a walk-in allegory. “I wish I had a time machine,” she notes – and promptly builds one.

A symbolic elevator, flanked by hourglasses. Behind mirrored surfaces, the self begins to blur. What appears to be a functional object with sliding doors reveals itself as a space of thought – a dispositif for imagining alternative temporalities. The time machine becomes a stage for possibility: you enter to disappear. Or to encounter yourself anew. Only the shoes remain – black loafers, glazed stoneware. Classic, gender-neutral, ready for takeoff. Yet their weight keeps them grounded.

Nearby, “Time flies / Raven Love” also speaks of the desire to move – and its constraint. Mercury’s shoes, suspended in a cloudlike cage, bear wings made from architectural skins: textile transfers of abraded walls. Since 2016, Kuchar has worked with these “skins” of architecture, transforming them into a shell of memory. Layered. And anything but smooth.

A solitary pendulum clock stands sentinel at the booth’s threshold while diverse fragments of her wall-stripped skins are dancing through space, caged by stretcher frames. A drifting textile cloud gives away the catchphrase “funny times”.

Margaret Atwood once wrote: “Time is not a line but a dimension.” Kuchar takes her at her word – cutting through the axes of 24/7 with fabric, ceramic, and reflection. The art historical discourse on time is rich: from ancient memento mori to 1970s body-time experiments and the speculative virtuality of digital media. Kuchar aligns not retrospectively, but reflexively. Her references are porous: H.G. Wells, Back to the Future, Bill & Ted, feminist temporal critique. As she suggests, women live under pressure – framed by imposed temporalities. However, the crises of the present make escapism newly seductive for not just women, but rather everybody.

In a world that mistakes speed for meaning, Kuchar constructs – against the current of time – a moment held in space."

- Paula Watzl, April 2025

FR

Karo Kuchar « le temps n‘est pas une ligne » 

"C'est toujours aujourd'hui, toujours maintenant. Hier est révolu, demain reste hypothétique. L'être humain, prisonnier d'un présent éphémère, est emporté par le temps, inlassablement, irréversiblement. Karo Kuchar résiste à cette linéarité. Sa dernière installation introduit un décalage temporel - une incision poétique - dans ce qui semble être un continuum immuable.

 

Basée à Vienne et née en 1986, Karo Kuchar a exposé son travail multidisciplinaire à Paris, Berlin et New York. Pour Art Brussels 2025, elle transforme le désir d'échapper au présent en une allégorie mouvante. « J'aimerais avoir une machine à voyager dans le temps », dit-t-elle - puis s'empresse d'en construire une elle-même.

 

Un ascenseur symbolique, flanqué de sabliers. Derrière les surfaces en miroir, le moi commence à se brouiller. Ce qui semble être un objet fonctionnel avec des portes coulissantes se révèle être un espace de pensée, un dispositif pour imaginer des temporalités différentes. La machine à voyager dans le temps devient un théâtre de possibilités : on y entre pour disparaître. Ou pour se rencontrer soi-même à nouveau. Il ne reste que les chaussures - des mocassins noirs, en grès émaillé. Classiques, unisexes, prêts à décoller. Pourtant leur poids les maintient au sol.

 

À proximité, « Time flies / Raven Love » parle aussi du désir de bouger - et de sa frustration. Les chaussures de Mercure, suspendues dans une cage semblable à un nuage, portent des ailes faites de peaux architecturales : des transferts textiles de murs abrasés. Depuis 2016, Kuchar travaille avec ces « peaux » d'architecture, faisant d’elles une coquille de mémoire. En plusieurs couches. Et tout sauf lisse. 

Une pendule solitaire se tient en sentinelle au seuil du stand, tandis que des fragments divers, pris au piège de cadres tendus, dansent sur les murs. Un nuage de textile à la dérive laisse entrevoir l'expression « funny times » (drôles de temps).

 

Margaret Atwood écrit un jour : « Le temps n'est pas une ligne, mais une dimension ». Kuchar la prend au mot - en coupant les axes du « 24/7 » avec du tissu, de la céramique et de la réflexion. Le discours de l'histoire de l'art sur le temps est riche : des anciens memento moriaux expériences corps-temps des années 1970, jusqu’à la virtualité spéculative des médias numériques. Kuchar ne s'inscrit pas dans cet héritage rétrospectivement, mais de manière réflexive. Ses références sont poreuses : H.G. Wells, DeLorean, Bill & Ted, la critique temporelle féministe. Comme elle le suggère, les femmes vivent sous pression, encadrées par des temporalités imposées. Cependant, les crises du présent rendent l'évasion nouvellement séduisante, non seulement pour les femmes, mais pour tout le monde.

 

Dans un monde qui confond vitesse et sens, Kuchar construit - à contre-courant du temps - un moment suspendu dans l'espace."

- Paula Watzl, April 2025

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